Texte Bernard Plasse.1991.

 

Quand le verre est entier, tu sais, il est fragile.

Et l’on ne pense même plus à sa densité par ce qu’il contient…..Du contact qu’on peut lui faire subir avec les lèvres, sorte de baiser concret, on n’en retient que la douceur et ce qu’il apporte.

Colonnes de verre brisé, coupant, déchiré, agressif, l’idéal fait de la faiblesse passée, l’idée qui se lève comme on lève son verre.

La forme rude, sommaire du cylindre qui porte, en lui, déjà le contenu: mais le contenu c’est le verre brisé; de ceux – qui n’enivrent pas mais qui témoignent.

Tous ces petits éclats, éclats de rire, éclats de voix se réunissent dans la famille du ciment d’aucuns parlent parfois du ciment de la famille.Le tout monte de conserve vers le signifié: les voix s’unissent, les rires se répondent, les colères s’exposent, s’imposent, réactions rugueuses,volontairement irrespectueuses, voire grossières, réactions toujours de générosité.

Une dénonciation de l’ordre établi, les reflets de ce que nous sommes….les fragments de miroir nous rendent une image terrible de notre société et n’oublient pas que nous en faisons tous partie.Ce monde d’éléments se pose comme une question aux éléments eux-mêmes.                                                          N’est-ce pas déjà une réponse? Ou, peut-être la raison du plus fort.

Bernard Plasse.1991.